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Les petits papiers de la Fabryk !

Libre d'obéir

  • Photo du rédacteur: Gabriel Bardinet
    Gabriel Bardinet
  • 6 oct.
  • 2 min de lecture

C’est le livre de Johann Chapoutot, Libres d’obéir (Gallimard), et sa déclinaison en BD chez Casterman, que je lis en ce mois d'octobre 2025.


Et rien que ce paradoxe "Libre d’obéir" résume déjà le malaise.


Johann Chapoutot montre comment des pratiques managériales que l’on croit modernes et libératrices trouvent en réalité leurs racines dans des dispositifs historiques de contrôle, développés dans l’Allemagne nazie.


Une thèse dérangeante : ce qui semble offrir de l’autonomie n’est parfois qu’une manière plus subtile d’obtenir l’obéissance.


Et 2025, même combat ?

Difficile de ne pas y voir des échos dans nos organisations contemporaines :


👉 Quand on appelle à la responsabilisation, mais qu’on infantilise par le contrôle.

👉 Quand on valorise la créativité, mais qu’on impose un mode d’emploi.

👉 Quand le télétravail est présenté comme une liberté, mais reste étroitement encadré.

👉 Quand la quête de sens est encouragée, mais uniquement si elle renforce le discours officiel.


Sous couvert d’autonomie, beaucoup de dispositifs managériaux reproduisent les logiques mêmes qu’ils prétendent dépasser : mesurer, surveiller, normaliser.


Ce constat oblige à poser une question simple, mais fondamentale :


Derrière chaque règle, chaque processus, chaque outil de pilotage, que cherchons-nous vraiment : contrôler ou émanciper ?

Repenser notre architecture managériale

Revisiter pour examiner les fondations mêmes du pouvoir dans les organisations. C’est distinguer ce qui, dans nos systèmes, favorise la confiance et ce qui alimente la dépendance.


  1. Comment créer de vraies libertés d’action, qui permettent aux équipes d’agir et pas seulement d’exécuter ?

  2. Comment faire de l’autonomie un levier de responsabilité partagée, plutôt qu’un outil d’obéissance déguisée ?

  3. Comment concevoir des architectures qui ouvrent des possibles, au lieu d’enfermer les comportements dans des normes implicites ?


Cette lecture, bien que dérangeante, interroge ce que nos pratiques disent de notre rapport à la liberté.

Elle rappelle que le management n’est jamais neutre : il façonne les comportements, les imaginaires, et jusqu’à la manière dont on conçoit le travail.


Et si réinventer le management, ce n’était pas ajouter de nouvelles méthodes, mais oser questionner les fondations mêmes de notre obéissance consentie ? Penser la liberté, c’est déjà transformer la manière de diriger.


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